Le chant des cloches
Dans le doux silence de l’aube et du crépuscule,
Les cloches vibrent, comme une brise qui module.
Elles ne sont pas seulement le chant d’un clocher,
Mais le cœur battant de nos morts sous nos pieds.
Depuis des siècles, elles rythment nos pas,
Accompagnant les jours que l’on compte ici-bas.
Elles bercent nos âmes d’un murmure soyeux,
Lors des noces joyeuses ou des douloureux adieux.
Quand l’angélus sonne, tout s’apaise un instant,
Dans ce souffle divin, dans cet air résonnant.
Chaque tintement raconte une vie passée,
Des mains qui ont prié, des cœurs qui ont aimé.
Puis les rires et les pleurs s’entrelacent en chœur,
Dans le doux carrefour de la vie et des heures.
Elles portent nos récits, nos espoirs éclatants,
Dans le tumulte ambiant, leur voix est un présent.
Mais voici qu’une ombre, à l’horizon, s’élève,
Pour faire taire ce mystique ami de nos rêves.
Cette clameur qui monte, au détour des chemins,
Trouve écho au milieu de la pierre et l’airain.
Les carillons trop bruyants, dit-on, perturbent l’heure ;
Faut-il donc les éteindre et trahir leur ferveur ?
Face à cette menace, on sent monter soudain
Le combat d’un appel contre un funeste dessein.
Dans ce monde qui s’effrite, où tout file et se perd,
Les traditions sont des phares, nos derniers repères.
Les cloches nous ancrent dans ce qui fait notre histoire,
Elles portent notre flamme, nos rêves et nos gloires.
Les cloches sont plus qu’un bruit dans l’air du matin,
Elles sont le lien vivant entre hier et demain.
Les faire taire, c’est ignorer leur message,
C’est couper les liens, renoncer à l’héritage.
Alors qu’elles résonnent, qu’elles résonnent jusqu’aux cieux,
Qu’elles éclairent nos pas dans la nuit du destin,
Qu’elles portent nos prières lors des ultimes adieux,
Et guident nos âmes vers l’amour souverain.
Mario PONTICELLI