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Prière à la Sainte Trinité.
/dans Homélie/Prières /par Mario PonticelliTrinité Sainte, Père, Fils et Saint Esprit
Père très bon, Viens soutenir notre marche,
Dirige nos volontés vers toi,
Rends-nous forts dans la foi.
O Jésus, Lumière de toute lumière, Tu es le soleil qui resplendis sans fin, envoie sur nous tes rayons, répands en nos cœurs l’Esprit Saint.
Trinité Sainte, Père, Fils, Saint Esprit, Tu es le Dieu éternel, l’Unique,
Trinité Sainte dans le Fils et l’Esprit.
Tu es notre Seigneur et notre Dieu.
Que ta Parole soit notre pain,
Que ta Sagesse soit notre joie,
Que ton Amour soit notre vie.
Trinité que j’adore
Ô mon Dieu, Trinité que j’adore,
aidez-moi à m’oublier entièrement
pour m’établir en vous, immobile et paisible
comme si déjà mon âme était dans l’éternité!
Que rien ne puisse troubler ma paix ni me faire sortir de Vous,
ô mon Immuable, mais que chaque minute m’emporte
plus loin dans la profondeur de votre Mystère.
Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel,
votre demeure aimée et le lieu de votre repos;
que je ne vous y laisse jamais seul,
mais que je sois là tout entière,
tout éveillée en ma foi, tout adorante,
toute livrée à votre action créatrice.
Ô mon Christ aimé crucifié par amour,
je voudrais être une épouse pour votre cœur;
je voudrais vous couvrir de gloire,
je voudrais vous aimer…jusqu’à en mourir!
Mais je sens mon impuissance et
je Vous demande de me revêtir de Vous-même,
d’identifier mon âme à tous les mouvements de votre Âme;
de me submerger, de m’envahir, de Vous substituer à moi,
afin que ma vie ne soit qu’un rayonnement de votre Vie.
Venez en moi comme Adorateur,
comme Réparateur et comme Sauveur.
Ô Verbe éternel, parole de mon Dieu,
je veux passer ma vie à Vous écouter,
je veux me faire tout enseignable afin d’apprendre tout de Vous;
puis, à travers toutes les nuits, tous les vides, toutes les impuissances, je veux vous fixer toujours et
demeurer sous votre grande lumière.
Ô mon Astre aimé, fascinez-moi pour que je ne puisse
plus sortir de votre rayonnement.
Ô Feu consumant, Esprit d’amour,
survenez en moi afin qu’il se fasse en mon âme
comme une incarnation du Verbe;
que je Lui sois une humanité de surcroît,
en laquelle il renouvelle tout son mystère.
Et vous, ô Père, penchez-Vous vers votre pauvre petite créature,
ne voyez en elle que le Bien-aimé en lequel
Vous avez mis toutes vos complaisances.
Ô mes Trois, mon Tout, ma Béatitude,
Solitude infinie, Immensité où je me perds,
je me livre à Vous comme une proie;
ensevelissez-vous en moi,
pour que je m’ensevelisse en Vous, en attendant
d’aller contempler en votre lumière l’abîme de vos grandeurs.
Ainsi soit-il.
Elisabeth de la Trinité (1880 – 1906)
Le cantique des créatures – st François d’Assise
/dans Homélie/Prières /par Mario PonticelliLe cantique des créatures – st François d’Assise
Texte attribué à saint François d’Assise :
Très haut tout-puissant, bon Seigneur,
à toi sont les louanges, la gloire et l’honneur et toute bénédiction.
À toi seul, Très-haut, ils conviennent
Et nul homme n’est digne de te mentionner.
Loué sois-tu, mon Seigneur, avec toutes tes créatures,
spécialement, monsieur frère Soleil,
lequel est le jour et par lui tu nous illumines.
Et il est beau et rayonnant avec grande splendeur,
de toi, Très-Haut, il porte la signification.
Loué sois-tu, mon Seigneur, par sœur Lune et les étoiles,
dans le ciel tu les as formées claires, précieuses et belles.
Loué sois-tu, mon Seigneur, par frère Vent
et par l’air et le nuage et le ciel serein et tout temps,
par lesquels à tes créatures tu donnes soutien.
Loué sois-tu, mon Seigneur, par sœur Eau,
laquelle est très utile et humble et précieuse et chaste.
Loué sois-tu, mon Seigneur, par frère feu
par lequel tu illumines dans la nuit,
et il est beau et joyeux et robuste et fort.
Loué sois-tu, mon Seigneur, par sœur notre mère Terre,
laquelle nous soutient et nous gouverne
et produit divers fruits avec les fleurs colorées et l’herbe.
Loué sois-tu, mon Seigneur, par ceux qui pardonnent pour ton amour
et supportent maladies et tribulations.
Heureux ceux qui les supporteront en paix,
car par toi, Très-Haut, ils seront couronnés.
Loué sois-tu, mon Seigneur, par sœur notre mort corporelle,
à laquelle nul homme vivant ne peut échapper.
Malheur à ceux qui mourront dans les péchés mortels.
Heureux ceux qu’elle trouvera dans tes très saintes volontés,
car la seconde mort ne leur fera pas mal.
Louez et bénissez mon Seigneur,
et rendez-lui grâce et servez-le avec grande humilité.
saint François d’Assise (1182-1226)
Homélie du dimanche 14 février
/dans Homélie/Prières /par Mario PonticelliHomélie du dimanche 14 février
Dimanche 14 février 2021
SIXIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
Références bibliques :
Du livre des lévites. 13 1 à 46 : « Sa demeure sera hors du camp ».
Psaume 101 : « Ne me cache pas ton visage le jour où je suis en détresse. »
Lettre de saint Paul aux Corinthiens. 1 Cor. 10. 31 à 11.1 : « Je tâche de m’adapter à tout le monde. Mon modèle, c’est le Christ. »
Evangile selon saint Marc. 1. 40 à 45 : « Si tu le veux, tu peux me purifier. »
***
JESUS A PITIE DE LUI
A l’époque de Jésus, la lèpre était une source de répulsion et même de terreur. Pour les juifs, le lépreux était un pécheur et le verset 43 le rappelle. Or, ci, cet homme a bravé l’interdit qui l’excluait de la communauté et ne lui permettait aucun contact avec qui que ce soit. Il est entré dans la maison où se trouve Jésus. Il est au milieu des auditeurs.
Ce qui l’a décidé à enfreindre cette loi très stricte, c’est qu’il est malheureux et n’a qu’une espérance : la bonté de celui dont il a entendu déjà tant de merveilles. Il compte sur sa puissance : « Si tu le veux, tu peux me guérir. »
Jésus se trouve devant cet homme, et, dans le même temps, à out ce qui l’exclut de la société. Dans les scènes antérieures, rapportées par saint Marc, il y est fait mention soit de la privation de la liberté physique, comme la maladie qui empêche la belle-mère de Pierre de rendre service, soit de la liberté spirituelle comme la possession d’un esprit mauvais. Dans les deux cas, cette maladie ou cette possession sont nettement distinguées du mal qui habite le cœur de l’homme.
Par contre, pour la lèpre, il en était autrement, puisqu’elle est la conséquence du péché, selon la loi juive. A l’occasion de la guérison du paralytique, saint Marc nous dira clairement que Jésus a tout pouvoir contre le péché. Ce sera la lecture de dimanche prochain. Aujourd’hui il le démontre en affrontant cette double exclusion physique et spirituelle et en réintégrant le lépreux dans le peuple de Dieu.
Il a pitié de cet homme, comme il a pitié de tout homme qui vit hors de la communauté des enfants de Dieu.
C’est là son œuvre de salut. « Il est venu pour que la multitude des hommes soient sauvée. » (1 Cor. 10. 33) L’amour peut tout, chantera saint Paul dans son hymne à la charité. Saint Marc note ce sentiment intime de Jésus que seul un témoin a pu remarquer, parce que celui qui lui a rapporté l’épisode était présent dans la maison, saint Pierre dont Marc est l’évangéliste.
L’AUTORITE DE JESUS
Jésus étend la main et touche le lépreux qui est guéri au moment même de ce geste. Jésus ne craint ni l’impureté ni la contagion. Il sait qu’il est la guérison. Son pouvoir vient d’ailleurs, même s’il n’est pas d’une autre humanité que la nôtre et dont il fait les gestes simples : toucher, et sans autre parole que « Je le veux, sois purifié. » Et non pas de longues incantations comme le font tant et tant de charlatans.
Il sait qu’il ne peut être souillé par cette lèpre comme il n’est pas souillé par le éché. Il est la Vie qui ne peut craindre la corruption. D’une certaine manière, il anticipe sa résurrection par cette guérison qui rend pleine vie à celui qui est venu lui demander de vivre comme tous les autres et au milieu d’eux. Ici saint Marc ne mentionne aucun questionnement de la part de ceux qui sont présents, alors qu’en d’autres circonstances, ils murmurent ou pensent : « Qui est-il ? »
En faisant cette guérison, Jésus ne veut pas se mettre ni hors de la loi ni au-dessus d’elle. Il demande d’un ton sans réplique, et non pas sévère, que le lépreux en accomplisse les exigences en allant se montrer aux prêtres. Il est nécessaire que soit constatée la pureté reconquise et qu’ainsi cette attestation devienne un témoignage sans contestation ultérieure.
Il nous faut reprendre le sens des termes grecs que Marc emploie. « La lèpre s’est éloignée », (Marc 1. 42) comme une réalité extérieure à cet homme. Il ne devient pas autre, il redevient lui-même. Il est purifié. Il en est de même pour nous tous. Quand nous nous retirons du péché, nous redevenons pleinement ce que nous sommes.
Puis Jésus lui demande de partir. S’il a retrouvé son intégrité personnelle, le lépreux ne doit pas rester là à se réjouir de lui-même, à passer des heures de commentaires enthousiastes (Marc 1. 45) Jésus lui demande de s’éloigner, car il doit d’abord et sans attendre, réintégrer la communauté.
POUR LA GLOIRE DE DIEU
De son côté, Jésus s’éloigne pour se retirer dans des lieux « déserts » afin d’éviter aussi les enthousiasmes déplacés de la foule. Ceux qui veulent le rencontrer doivent entreprendre une démarche personnelle qui les engage parce qu’ils sont dégagés d’une ambiance qui les entraîne à ne voir que la guérison, sans aller à l’essentiel, qui est le message de la Bonne Nouvelle.
« Je ne cherche pas mon intérêt personnel, mais celui de la multitude des hommes, pour qu’ils soient sauvés », écrit saint Paul aux Corinthiens. L’Apôtre a pris le Christ pour modèle. (1 Cor. 11. 1)
Nous devons agir et réagir ainsi. « Tout faire pour la gloire de Dieu » et non pour être admiré personnellement. Sinon cet intérêt personnel devient un obstacle (1 Cor. 10. 33) L’homme de Dieu ne se met ni sur le devant de la scène, ni dans le meilleur champ des caméras. Il est là pour conduire à Dieu dont il n’est que le serviteur.
Dès ces premiers moments de sa vie publique, le Seigneur prend bien soin d’éviter que chacun ne s’arrête à lui seul ou ne s’égare que dans des considérations trop humaines. Il le dira clairement, après la multiplication des pains, faisant remarquer à la foule qui le cherche : »Vous me cherchez parce que vous avez mangé des pains et que vous en avez été rassasiés. Travaillez pour la nourriture qui demeure en vie éternelle. » (Jean 6. 26)
Dans le désert où bien souvent les hommes s’égarent, s’enlisent et s’affaissent épuisés, il est le chemin qui conduit à son Père, en qui demeure la Vie éternelle.
***
« Accorde-nous, Dieu tout puissant, de conformer à ta volonté nos paroles et nos actes dans une inlassable recherche des biens spirituels. » (prière d’ouverture)
Quittons donc les lieux de nos habitudes, de nos égocentrismes satisfaits, de nos prétentions et de nos velléités, pour vivre « l’inlassable recherche des biens spirituels. »
Homélie du dimanche 29 novembre
/dans Homélie/Prières /par Mario PonticelliHomélie du dimanche 29 novembre
Dimanche 29 novembre 2020
Premier dimanche de l’Avent
Références bibliques :
Lecture du prophète Isaïe. 63. 16 à 64. 7 : « Tu viens à la rencontre de celui qui pratique la justice. »
Psaume 79 : « Jamais plus nous n’irons loin de toi. »
Lettre de saint Paul aux Corinthiens. 1 Cor. 1. 3 à 9 : « Il vous a appelés à vivre en communion avec son Fils, Jésus-Christ notre Seigneur. »
Lecture de l’évangile selon saint Marc : « Il peut arriver à l’improviste. »
***
LA LITURGIE DE L’EGLISE
nous introduit dans le mystère de Dieu.
Nous commençons aujourd’hui une nouvelle année liturgique, selon le cycle même dont l’Eglise marque le temps de vivre la grâce reçue dans le mystère de l’Incarnation, dont la Nativité en est la première expression. Puis dans le mystère pascal de la Rédemption, mort et résurrection du Seigneur Jésus.
De cette manière, nous sommes invités à réactualiser la grâce qui est en nous. Cette « réactualisation » se vit en Eglise, et non pas selon notre cheminement solitaire.
Notre société sécularisée et déchristianisée témoigne d’ailleurs du besoin, qui subsiste en tout homme, d’être-avec, d’être-avec-autrui, notamment lorsqu’il est en recherche, lorsqu’il est en difficulté, lorsqu’il connaît l’échec.
L’Eglise est le milieu divino-humain où trouve son achèvement et sa plénitude l’aspiration du cœur humain à la convivialité collective. « Animal social » par nature, l’homme, en tant que personne créée à la réplique du Dieu tri-unique, est fondamentalement un être social et donc, pour tout baptisé, un être ecclésial.
C’est dans ce sens que nous pouvons rejoindre le mystère de l’Incarnation de ce Dieu unique et trinité dont la « convivialité » s’exprime dans le Père, le Fils et l’Esprit, comme le suggère l’icône d’Andrei Roublev où les trois visiteurs divins sont autour d’une table eucharistique.
Cette communion, qui a sa plénitude au jour du mystère pascal, l’Eglise nous la fait vivre dans la liturgie au sens plénier du terme. « Fais fructifier en nous l’eucharistie qui nous a rassemblés. » (prière après la communion)
ALLER AVEC COURAGE
pour assumer ce que nous sommes.
Nous sommes invités à partir, à « redémarrer » sans cesse, nous qui piétinons et même parfois reculons.
En fait, nous ne sommes pas encore arrivés au terme de cette identification dont parle saint Jean et que l’Eglise rappelait dans la liturgie de la Toussaint : « Dès maintenant nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons ne paraît pas encore clairement. Lorsque le Fils de Dieu paraîtra, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. » (1 Jean 3. 2) Ce que saint Paul exprime d’une autre manière : « Ce n’est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi. » (Galates 2. 19-20).
Il nous faut donc sans cesse nous libérer des habitudes, des autosatisfactions qui reviennent entraver notre liberté d’enfants de Dieu. Il nous faut être conscients de ce que nous sommes, à la fois « un vieil homme », et, dans le même temps selon l’expression de saint Paul, ce « nouvel homme » qui vit déjà en nous par la grâce de notre baptême, nouvel homme dont la force vitale dépasse infiniment les limites du « vieil homme ».
Pour se libérer de leurs limites humaines, beaucoup de nos contemporains espèrent trouver dans les sagesses de l’Orient le nirvana de salut. Jésus nous invite, lui, à assumer ces limites. Il a assumé nos faiblesses, nos péchés même, lui qui était dans la condition même de Dieu ! « C’est pourquoi Dieu l’a élevé au-dessus de tout » (Philippiens 2. 5 à 11)
Pour nous, cela demande du courage, une force et une humilité sans complaisance. Car ce n’est pas chose facile de jeter sur nous-mêmes un regard loyal, sans complaisance, un regard sévère et lucide, un regard qui décape et met à nu toutes les sinuosités compliquées et d’aller jusqu’à se convertir. Le cœur qui se convertit est celui qui décide de ne plus faire écran au regard posé sur lui par le Père des lumières sur chacun de nous qu’il convie à cette « déification. »
SUR LES CHEMINS DE LA JUSTICE
pour être en harmonie.
Dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament, la justice s’entend d’une manière différente de celle qui est exercée sur le plan humain. Certes la justice de ce monde est indispensable, mais elle ne suffit pas dans ce cheminement vers Dieu.
Dans les Ecritures, elle est mise en correspondance avec la foi, la charité et la vie. (Romains 1. 16 – 1 Jean 2. 29). Cette justice n’est pas une simple « justification » que Dieu nous donne au vu de nos mérites. Elle est l’harmonisation de ce que nous vivons avec la vie même de Dieu, par la grâce et les sacrements de cette grâce.
Cette justice, nous pouvons d’ailleurs l’exprimer le sens qu’utilise l’ouvrier quand il a ajusté deux pièces avec précision, ou dans le sens qu’utilise le musicien quand il parle d’une note juste lorsqu’il accorde son violon.
Si nous allons avec courage sur ce chemin de la justice, ce n’est pas pour trouver une récompense ni même une règle de vie, c’est pour rejoindre quelqu’un, et nous ajuster à celui qui est au cœur même de notre attente et de notre vie, le Christ .
La démarche de toute éthique aboutit à la justification de celui qui la professe, à la satisfaction de connaître la loi, de savoir les vertus et de les pratiquer. Pour le Christ, la figure même de la démarche vers le chemin de la justice, c’est le publicain, le fils prodigue, le larron, tous ceux qui, dans la vérité de leur insuffisance, n’attendent rien d’eux-mêmes, mais recherchent et s’abandonnent à la relation d’amour que Jésus établit.
LA RENCONTRE DU SEIGNEUR
Cette démarche est une démarche intérieure et personnelle et non pas grégaire et extérieure à soi-même, ce qui est le risque d’une démarche entraînée par un groupe enthousiaste et communicatif. Elle a pour terme une rencontre personnelle qui est une rencontre de communion. « Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à vivre en communion avec son Fils Jésus-Christ notre Seigneur. » (1 Cor 1. 9)
Ou, selon l’expression du théologien orthodoxe, Vladimir Lossky, « Nous embarquer sur l’Océan sans fond de l’immensité divine à la recherche de l’Amour.
Durant ce temps de l’Avent, nous retrouverons souvent saint Jean Baptiste. Il est celui qui a mis ses disciples sur le chemin de la rencontre avec Jésus : « Voici l’agneau de Dieu. »
Ils y répondent par une démarche personnelle et libre, mais c’est lui, Jésus, qui leur donne à voir ce qu’il est, non par des discours ou des sermons. Il les entraîne avec Lui, près de Lui. « Venez et voyez ». Pour saint Jean, c’est un premier pas sur un chemin dont il dira que le terme est au jour où « nous serons semblables à Lui parce que nous le verrons tel qu’il est. » (1 Jean 3. 2)
Cette rencontre l’avait conduit au Christ par une démarche dynamique « à travers la vie de ce monde ». L’existence définitive en Dieu ne sera pas un état statique, mais la continuation, à un plan nouveau, de la route que nous avons suivie durant notre vie et dont le dynamisme sera vécu dans l’infini de la vitalité divine, de la vie trinitaire, de Dieu qui est Amour, « l’amour dont nous t’aimerons éternellement. »
***
A la lumière de ces quelques réflexions, nous pouvons donner tout leur sens aux prières de ce dimanche.
Celle du début de la messe : « Donne à tes fidèles d’aller avec courage sur les chemins de la justice à le rencontre du Seigneur… »
Celle de la communion : »Fais fructifier en nous l’eucharistie qui nous a rassemblés. C’est par elle que tu formes dès maintenant, à travers la vie de ce monde, l’amour dont nous t’aimerons éternellement. »
Prière pour les Prisonniers
/dans Homélie/Prières /par Mario Ponticelli« Prière pour les Prisonniers » de Sr Julie (o.p.)
Voici une Prière d’intercession pour le monde carcéral « Prions pour toutes les personnes en prison, leurs famille, les juges, … » composée par Soeur Julie (1984-….), Moniale Dominicaine au Monastère de Notre-Dame de Chalais au cœur du massif de la Chartreuse
La Prière pour les prisonniers de Sœur Julie « Prions pour toutes les personnes en prison, leurs famille, les juges, … » :
– Prions pour toutes les personnes en prison : que leurs conditions de détention respectent leur dignité d’homme et de femme, quelles que soient les fautes ou les crimes qu’ils ont commis dans le passé.
– Prions pour les personnes qui doivent juger les crimes et les délits. Qu’elles recherchent la vérité et le bien des personnes, se souvenant qu’elles sont là pour condamner les actes mais non les personnes !
– Prions pour les familles et les proches des prisonniers. Qu’ils trouvent des lieux d’écoute pour les aider à vivre cette épreuve et à entourer au mieux la personne incarcérée.
– Prions pour les personnes qui sortent de prison, qu’elles puissent réellement avoir les moyens de reconstruire leur vie et de prendre un nouveau départ
(Site-Catholique.fr)
Homélie du dimanche 30 août.
/dans Homélie/Prières /par Mario PonticelliHomélie du dimanche 30 août
Dimanche 30 août 2020
22éme dimanche du Temps Ordinaire
Références bibliques :
Du prophète Jérémie : 20. 7 à 9 : » Tu as voulu me séduire et je me suis laissé séduire. »
Psaume 62 : « Tu seras la louange de mes lèvres. »
Lettre de saint Paul aux Romains : 12. 1 et 2 : « Transformez-vous en renouvelant votre façon de penser. »
Evangile selon saint Matthieu : 16. 21 à 27 : « Tu es un obstacle sur ma route. Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »
***
Dimanche dernier, saint Pierre affirmait : « Tu es le Messie, tu es le Fils du Dieu vivant. » Devenu Pierre pour affermir la foi de ses frères, il est aujourd’hui « un obstacle sur la route du Christ. »
LE REFUS DE LA CROIX
Les guérisons miraculeuses de Jésus avaient attiré des foules de plus en plus enthousiastes jusqu’au jour de ce miracle de la multiplication des pains et de l’annonce de ce qu’était véritablement le Pain de Vie.
Le succès leur avait donné l’idée de le reconnaître comme Messie et de le proclamer roi, Quand Jésus voulut les faire accéder à un niveau de foi supérieur en leur proposant « un pain de Vie éternelle, venu du ciel. », cette réussite tourne à la catastrophe : les foules cessèrent de le suivre.
Les apôtres eux-mêmes sont ébranlés. Même s’ils attendaient eux aussi le Royaume dès maintenant, le Christ pouvait espérer être suivi jusqu’au bout par son petit groupe des Douze, au moins par Pierre qui venait de lui faire, au nom des autres, une si belle profession de foi.
Or quand il leur annonce qu’il est décidé de monter à Jérusalem pour y subir sa Passion, y souffrir, y être tué et ressusciter, il rencontre une telle incompréhension qu’ils ne sont plus des disciples inconditionnels.
SUIVRE LA PENSEE DE DIEU
Car il est dur de suivre Dieu dans ses pensées quand elles nous entraînent au-delà de ce que sommes disposés d’accepter. « Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches. » Il a la discrétion de ne pas appeler à la rescousse les autres. Il peut bien lui parler à cœur ouvert puisqu’il a reçu la confiance de Jésus : »Dieu t’en garde, Seigneur ! Cela ne t’arrivera pas. ! » Sous-entendu, « Tu es le Fils du Dieu vivant. »
C’est avec tout son bon coeur généreux que Pierre essaie d’encourager Jésus à éviter la Croix et la mort. Qu’il reste en Galilée, province écartée, loin de Jérusalem.
Par cette proposition, Pierre, d’une certaine façon, rejoignait celle du Tentateur qui, au début de la vie publique, avait suggéré à Jésus un messianisme plus facile et sans souffrances : » Les anges te protégeront de peur que ton pied ne heurte une pierre. (Matthieu 4.16) Et voilà que Pierre heurte le Seigneur dans sa marche vers Jérusalem.
Jésus avait choisi un autre messianisme, celui du « Serviteur souffrant » dont parlait Isaïe : « C’étaient nos souffrances qu’il portait. C’est par nos péchés qu’il était broyé… Il intercédait pour les pécheurs. » (Isaïe 53. 3 et 12)
D’une certaine manière, le messianisme proposé par Pierre résonne comme l’écho de celui qu’avait proposé Satan lors de la tentation au désert. Jésus explose en un cri d’horreur : » Arrière, Satan ! tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes ! » Personne ne pourra empêcher Jésus de sauver le monde au prix du sang versé et de sa croix rédemptrice car « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. »
Plus tard, dans la nuit de Gethsémani, Jésus fera rengainer son épée au même pauvre Pierre, en lui disant : » Comment pourrais-je refuser la coupe que le Père m’a donné à boire ? » (Jean 18. 11)
QU’IL ME SUIVE
« Passe derrière moi ! » dit-il à Pierre. C’est-à-dire, marche à ma suite, prend ta croix et cesse ainsi d’être un obstacle devant moi. Le Christ lui offre son chemin de croix qui est un chemin d’amour. Il nous l’offre à nous aussi, car, comme Pierre, il nous faut entendre la totalité du message, la Passion et la Résurrection.
Que nous le voulions ou non, même avec la plus grande vigilance, la mentalité actuelle qui nous entoure, imprègne nos propres réactions. Ecoutons notre manière de parler, elle est significative. Quand l’Eglise parle de Vérité, nous parlons de sincérité. Quand elle parle d’engagement, nous répondons : épanouissement. Quand elle nous rappelle nos devoirs, nous répondons par nos droits. Nous ne voulons vivre le futur que dans l’immédiat. La charité elle-même est souvent réduite à n’être qu’une solidarité. Et l’on pourrait continuer ainsi.
Même si nous sommes attentifs à ne pas succomber dans la faute, nous jugeons bien souvent que le bonheur humain doit être vécu comme un épanouissement, dans l’immédiat puisqu’il est un don de Dieu. C’est vrai qu’il est don de Dieu. Mais dans quel sens devons-nous l’entendre ? Lors de chaque Eucharistie, en amplifiant la demande « Délivre-nous du mal, » nous disons : « Rassure-nous devant les épreuves en cette vie où nous espérons le bonheur que tu promets et l’avènement de Jésus-Christ Notre-Seigneur. » Méditons ces paroles de la liturgie.
Quand il nous propose de le suivre, le Christ nous propose une logique autre que celle des hommes. C’est la logique de l’amour. Et il n’y a pas d’amour vrai, durable, profond, sans renoncement à soi-même pour le bonheur de l’autre. Jésus ne nous demande pas d’aimer la souffrance et le renoncement pour eux-mêmes. Il nous demande avant tout d’aimer jusqu’au bout pour le suivre, gagner, réussir notre vie. Ce but est infiniment positif puisqu’il est l’avènement de Jésus-Christ, selon la prière eucharistique.
Et Jésus s’en va à Jérusalem …
Pierre n’a retenu que l’annonce de la Passion douloureuse, pour la refuser. Il n’a pas entendu la Résurrection que Jésus annonçait, c’est-à-dire l’avènement dans la Gloire, la réussite du salut éternel. Mais Jésus veillera sur lui avec sollicitude, au milieu des embûches de la Passion. « J’ai prié pour toi », lui a-t-il dit, afin que ta foi ne disparaisse pas. Quand tu seras revenu, affermis tes frères. » (Luc 22. 32)
Quand nous suivons Jésus en portant nos croix avec Lui, songeons à cet avènement, à cette joie qui approche. Jésus voit bien plus loin que Pierre, bien plus loin que nous. » Transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour savoir reconnaître ce qui est la volonté de Dieu » (Romains 12. 2)
***
« Resserre nos liens avec toi, pour développer en nous ce qui est bon en nous. Veille sur nous avec sollicitude pour protéger ce que tu as fait grandir » (Prière d’ouverture de la messe)
Homélies du dimanche 8 mars
/dans Homélie/Prières /par Mario PonticelliLes homélies du père Jacques Fournier sont disponibles à cette adresse
Homélie du dimanche 8 mars 2020
Deuxième dimanche de Carême
Références bibliques :
Livre de la Genèse : 12. 1 à 4 : « Va vers le pays que je te montrerai. »
Psaume 32 : « Notre âme attend le Seigneur. »
Lettre de saint Paul à Timothée : 2 Timothée : 1. 8 à 10 : « Il nous a donné une vocation sainte. »
Evangile selon saint Matthieu : 17. 1 à 9 : « Ils ne virent plus que lui, Jésus, seul. »
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En ce deuxième dimanche de Carême, si grande est la force spirituelle qui ressort du message de la Transfiguration du Seigneur que nous sommes tentés de ne lire qu’avec peu d’attention, la vocation d’Abraham et l’enthousiasme de saint Pierre. Et pourtant ….
QUITTE TON PAYS
Le projet de Dieu pour chacun de nous n’est pas de vivre une aventure, fut-elle celle de la foi. Le désir de Dieu, c’est que nous le rejoignions dans son infini. Le désir de l’amour, c’est de vivre sa durée. Le désir de l’être, c’est Dieu, alors que nous ne le connaissons pas encore dans l’infini de sa réalité.
Quand Abraham quitte Ur en Chaldée, il ignore de quoi seront faits les lendemains. De quelles joies ? de quelles épreuves ? de quels détachements ?
Il ne connaît rien du projet de Dieu sur lui, mais, pour lui, ce Dieu qui lui parle est plus que son pays, que sa patrie, que la famille, la maison de son père.
Il en est ainsi de notre vie. Mais nous avons reçu davantage parce que nous avons reçu le Fils de Dieu en notre humanité.
Si saint Paul n’a pas vécu ce que Pierre, Jacques et Jean ont vécu sur la montagne au jour de la Transfiguration, il a vécu lui aussi une indicible lumière sur le chemin de Damas et il peut alors déclarer à son disciple Timothée : « Il nous a donné une vocation sainte, non pas à cause de nos propres actes, mais à cause de son projet à lui et de sa grâce… Maintenant elle est devenue visible à nos yeux « (2 Tim. 1. 9)
REJOINDRE LA PAQUE DU SEIGNEUR.
Dans sa marche vers Pâques et Jérusalem, Jésus gravit cette montagne de Galilée. Saint Matthieu et saint Marc nous précisent : « Une haute montagne », ce qui n’est pas sans rappeler celle de l’Horeb au Sinaï où Dieu parla à son peuple.
Au Sinaï, Moïse ne pouvait regarder en face la lumière de Dieu, que les apôtres ont pu voir un instant, au Thabor, sans en mourir, au travers de Jésus-Christ, en Jésus-Christ.. La tradition chrétienne, dès les premiers temps, l’a identifiée au mont Thabor.
Les nombreux sanctuaires, qui ne sont plus que ruines aujourd’hui, nous le disent. C’est la plus haute montagne de Galilée, toute autre que la montagne sainte de Jérusalem.
C’est aussi un endroit merveilleux d’où l’on découvre la vallée fertile d’Esdrelon vers la mer et, de l’autre côté, la Terre Sainte, jusqu’au lac de Tibériade.
Jésus emmène donc Pierre, Jacques et Jean, à l’écart, selon une expression de l’Evangile, qui signifie à la fois moment de repos, moment d’intimité avec ses disciples et surtout un moment d’unité avec son Père. Et c’est là que la lumière jaillit de tout l’être humain de Jésus.
Nous devons également relier cette montagne à l’évocation d’une autre, celle du Calvaire, où Jésus a vécu les ténèbres pour apporter aux hommes la lumière du salut.
Si la liturgie de l’Eglise nous fait lire cet épisode chaque deuxième dimanche du Carême, selon les récits de Matthieu, Marc et Luc, c’est que la Transfiguration donne tout son sens à notre démarche vers Pâques, qui est celle de notre « intégration » dans la vie divine par le Christ ressuscité.
Le Christ est plénitude de Dieu, « lumière née de la lumière », qu’il unit à sa nature humaine, à son corps même, dans le mystère de son union à la splendeur divine. C’est ce à quoi il nous propose de participer, à notre tour, puisque la grâce de notre baptême et des sacrements réalise en nous cette divinisation.
Pendant ces quarante jours, nous sommes « guidés par l’Esprit » (1er dimanche de Carême). En ce dimanche, nous avons à gravir, avec lui, la montagne, qui, demain, sera celle du Calvaire. Aujourd’hui, il nous demande de nous laisser englober dans la nuée lumineuse, comme elle qui couvrit les trois apôtres de son ombre, de son obscurité.
La lumière qu’est le Christ est aussi dans l’obscurité de son humanité avant d’être révélée dans la lumière du matin de Pâques. » Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts » (Matthieu 17. 9).
LA LOI ET LES PROPHETES
Ce n’est qu’à partir de la Résurrection que les apôtres comprendront pleinement le sens de cet événement qui les avait bouleversés autrefois sur la montagne, sans qu’ils puissent alors en saisir toute la portée.
Au sein de cette vision glorieuse, apparurent aux côtés du Seigneur, Moïse et Elie, ces deux sommets de l’Ancien Testament, représentant la Loi et les Prophètes.
Moïse, l’homme de l’Exode vers la Terre promise, dont on ne sait où se trouve précisément son lieu de sépulture sur le mont Nébo (Deutéronome 34). Elie le Prophète qui fut enlevé au ciel (2 Rois 2. 1 à 15)
Le visage de Moïse avait resplendi d’une gloire qui venait, non pas de lui-même, mais de l’extérieur, après la révélation du mont Sinaï (Exode 43. 29), il était reflet. Au Thabor, le visage du Christ leur apparaît non plus comme un reflet, mais comme la source de lumière, source de la vie divine rendue accessible à l’homme et qui se répand aussi sur ses « vêtements », c’est-à-dire sur le monde extérieur et sur les produits de l’activité et de la civilisation humaines.
Ils s’entretiennent avec lui, (saint Luc nous le précise), « de l’exode qu’il allait accomplir à Jérusalem » c’est-à-dire de sa Passion, car c’est par delà la Passion et la Croix que cette gloire devait être donnée aux hommes, entrant dans la Terre Promise, au jour de la Résurrection.
MON FILS BIEN AIME
Partis prier avec lui, ils entrevoient sa gloire comme l’avaient découvert devenant comme le nouveau Moïse et le nouvel Elie auxquels ces prophètes du passé rendaient témoignage.
Mais surtout ils perçoivent Dieu lui-même, si l’on ose parler ainsi, reconnaissant en Jésus son Fils. Jésus le charpentier de Nazareth, le guérisseur, le prédicateur qui révèle aux foules de Galilée le sens de la Parole de Dieu.
Dans cette lumière, au Thabor, il est lui-même en même temps qu’il est le Tout-Autre, Parole de Dieu incarnée qui manifeste la splendeur naturelle de la gloire divine qu’il possède en lui-même et qu’il avait conservée dans son Incarnation, même si, sur les routes de Galilée, elle était cachée sous le voile de la chair.
Sa divinité s’est unie sans confusion avec la nature de la chair. Et la gloire divine est devenue gloire du corps assumé. Il n’est pas le Fils bien aimé, par adoption, privilège ou mission temporaire. Il l’est par nature, et cela de toute éternité.
La théologie dira, c’est son essence même, c’est sa substance. Ce que le Christ manifestait ainsi à ses disciples au sommet de la montagne, ce que Dieu ratifiait de sa Parole, n’était pas un simple spectacle, mais la manifestation éclatante de la divinisation en Lui de toute la nature humaine, y compris le corps, et de son union avec la splendeur divine. « La divinité de celui qui a prit notre humanité » (prière de l’offertoire de la messe).
NOTRE DIVINISATION
» Lumière née de la lumière, » (Confession de la foi), lumière immatérielle, incréée et intemporelle, elle est celle du Royaume de Dieu venu en Jésus-Christ dans la puissance de l’Esprit-Saint. « Je suis la lumière du monde. »
Mais il l’a promis à ses disciples comme à nous, quand il nous dit : « Vous êtes la lumière du monde. » Nous sommes ainsi un autre lui-même, c’est « notre vocation sainte, non pas à cause de nos actes, mais à cause de son projet à lui et de sa grâce. «
» Devenue visible à nos yeux parce que le Sauveur, le Christ Jésus s’est manifestée, » elle deviendra l’héritage permanent des élus dans le Royaume. Elle n’est pas seulement un objet de contemplation passagère, elle est aussi grâce déifiante qui nous permet de « voir » Dieu.
» Dans ta lumière, nous verrons la lumière » (Psaume 35. 10). Nous recevons de cette contemplation la vie divine qui est lumière et que le Christ, et lui seul, vit en plénitude. Il est la lumière de Dieu assumée en un homme, accessible aux hommes.
Il nous faut alors aller jusqu’au terme de cette affirmation et de cette réalité. Il n’est aucun geste de Jésus, aucun de ses gestes corporels, que ce soient son partage aux repas où on l’invite, son corps étendu dans la souffrance de la croix, son geste attentif aux enfants qui s’approchent de lui, il n’est aucun geste de l’homme en lui, comme en nous, qui ne puisse pas et ne doive pas participer à cette divinisation.
Nous serons semblables à lui, dit saint Jean, parce que nous le verrons tel qu’il est. (1ère épître de saint Jean 3.2) C’est là que réside la grâce sacramentelle de l’eau qui immerge le baptisé, de l’union d’amour de l’homme et de la femme qui fait jaillir la vie dans la création de Dieu, de la parole qui nous réconcilie, de l’imposition des mains qui font du pain et du vin le corps et le sang du Christ.
LA VIVRE AU QUOTIDIEN
Mais la vision a disparu. Les apôtres retrouvent le paysage de la Galilée. Mais désormais, les trois disciples ne peuvent vivre aujourd’hui Jésus que dans l’éternité de la vision divine.
Jésus est au milieu d’eux et redevient le charpentier de Nazareth, l’ami quotidien, fascinant, mystérieux, attachant.
Ils viennent de vivre en un instant ce qui est plus qu’une lumière d’espérance puisqu’ils ont découvert une autre réalité dont ils mesureront la richesse au travers du temps et de la mesure de leur pauvreté et de leur faiblesse.
Mais ils quittent avec Lui ce temps divin et dans les jours à venir, c’est à travers l’humiliation et la souffrance qui viennent pour Jésus, comme pour nous, que désormais la lumière doit briller. « C’est toi mon fils bien-aimé » a dit le Seigneur au moment du baptême de Jésus au Jourdain. « Celui-ci est mon fils bien-aimé, écoutez-le » leur a-t-il dit au Thabor. Cette première phrase est celle des chants du « Serviteur souffrant » du prophète Isaïe (Isaïe 42. 1 à 7 et les autres passages).
Elle est également une parole de tendresse, comme une grande lumière qui accompagnera Jésus lors de sa traversée de la mort. « Il fallait que le Christ souffrit pour entrer dans la Gloire » (Luc 24. 26) dira Jésus aux disciples d’Emmaüs. Il reprendra avec eux ce qu’en avait dit l’Ecriture, comme au jour de la Transfiguration lorsqu’ il s’en entretenait de « cet exode » avec Moïse et avec Elie.
Au coeur des mystères dans lesquels nous vivons parfois, au milieu de toutes les questions qui se posent sur le sens de nos vies, sur le sens de nos souffrances, sur le sens du monde qui nous paraît souvent obscur et confus, il est bon de nous rappeler la grande lumière qui est celle du Christ, donnée visiblement, en un instant, aux apôtres à la Transfiguration.
Et qui nous est donnée et que, parfois, nous ressentons nous aussi en un instant de grâce.
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« L’exemple du Seigneur invite la foi des croyants à comprendre que, sans avoir à douter des promesses de bonheur, nous devons pourtant, parmi les épreuves de cette vie, demander la patience avant la gloire » (le pape saint Léon).
« Tu nous as dit, Seigneur, d’écouter ton Fils bien-aimé. Fais-nous trouver dans ta Parole les vivres dont notre foi a besoin. Et nous aurons le regard assez pur pour discerner ta gloire. » (Prière d’ouverture de la messe).