Kirschnaumen et Religion
Kirschnaumen est une des rares localités habitée de façon ininterrompue depuis les temps préhistoriques.
Lorsque nos ancêtres quittent leurs mardelles dans la forêt, ils défrichent et fondent un nouveau champ, novio (latin) – magos (celte) qui deviendra Noumagon, Naumen après le XIème siècle, enfin Kirchnaumen après 1231, date de l’installation officielle de la grande paroisse avec Dom Henri de Luxembourg comme 1er curé en titre. La paroisse comptera 36 curés dont le dernier s’en ira en 1988, l’abbé Philippe Kiffer qui décèdera le 10 juin 1989 à St Avold, et qui nous fera l’honneur de demander sa sépulture à Kirschnaumen.
Abon, (Even germanisé) fonde Evendorff, même origine pour Aboncourt que le patois local appel Welsch-yendrof où le Evendorff français.
Obernaumen fait partie intégrante de Naumen, mais c’est un quartier situé plus haut en amont du ruisseau.
Les Gaulois ont donc aussi leurs divinités. Un temple de douze mètres sur sept a été mis à jour vers 1896 et on y a trouvé une statue de la déesse celte NANTOSVELTA, protectrice du foyer. Les Romains se l’approprieront et la baptiseront Diane. Cette statue est au musée de Metz, ainsi que la multitude de pièces de monnaie de cette époque.
De cette époque aussi, et de l’empire romain datent les vieilles fêtes que le christianisme a exorcisées ; Noël, 25 décembre ou le solstice d’hiver ; la St Jean, le 24 juin ou le solstice d’été. Le mois du Dieu Mars devient celui de St Joseph, celui de la déesse MAIA, le mois de mai devient celui de la vierge Marie, « le plus beau mois ». La fête de CERES ou des céréales deviendra le 15 aout la bénédiction du ‘Woesch’ et de la récolte est une réminiscence à cette époque. Enfin la fête des esprits ou des âmes, deviendra celle de tous les martyrs puis la toussaint ; etc…
L’empire Romain marque la région de son empreinte puisque la voie romaine traverse le village du nord au sud. La population se conforme aux nouveaux rites. Un fût de colonne romaine traverse le village du nord au sud.
Un fût de colonne romaine sert de soubassement à une croix du XVIIIème siècle, actuellement érigée place Ste Croix près du foyer socioculturel. Il n’est pas impossible que St Alban (ou Aubain) venant de Milan soit passé par là pour évangéliser les Germains de Mayence en 305.
Au VIème siècle, Kirschnaumen connaissait déjà le christianisme. En effet une riche sépulture mérovingienne a été découverte en avril 1858. Sur une boucle de ceinture, il y a une représentation du Christ, et les monnaies retrouvées auprès des personnages permettent de dater leur inhumation en 500 et 530.
Au Xème siècle, une première église est construite à Numagon dédiée à St Alban. Elle est tournée vers l’est, comme le veut la tradition. C’est l’emplacement du choeur actuel.
Les archives de Bruxelles nous indiquent qu’un certain Jehan de Numagon est parti aux croisades.
Le XIIIème siècle est notre grand siècle :
- 1208: construction de la première chapelle d’Obernaumen dédiée à St Nicolas, bénite en 1235, date à laquelle Mathieu II de Lorraine donne la paroisse et ses revenus à l’abbaye bénédictine de Bouzonville. La paroisse comprend : Evendorff, Obernaumen, Montenach, Kaltweiler, Halstroff, Grindorff et Bizing. Cette donation est confirmée par le pape Alexandre IV.
- 1276: Ferry de Lorraine donne les revenus de Kalenhoven (Calidona) et de la ferme de Busenacker (détruite en 1856) aux religieuses de Bruch (Marienfloss)
- La première chapelle, dédiée à St Erasme sera construite à Evendorff, ainsi que la chapelle St Marc située au Kappelberg, construite sur les vestiges romains, détruite pendant la guerre de 30 ans.
- 1295: première apparition de KIRCHNAUMEN.
La paroisse rejoint encore la grande histoire puisqu’en 1429-1430, Philippe de Gassen, seigneur de Kirchnaumen et de Rymgajlo en Prusse (actuellement en Pologne) s’en va à Chinon accompagner Jeanne d’Arc. Ces seigneurs possédaient le château qui sera détruit vers 1630 et sur les ruines duquel est construite l’actuelle mairie : ceci s’explique par le fait que la famille de Kirschnaumen servait le Roi de Prusse et s’était convertie au Protestantisme. Il reste encore la cave, le donjon et le pigeonnier de l’ancien château.
Du XVème siècle au XVIIIème siècle, il y a beaucoup d’aménagements, d’agrandissements et de misères.
Le XVIIIème sera notre apothéose :
- En 1715 ; bénédiction d’une cloche frappée aux armes d’Alexis de NASSAU (elle se trouve au musée diocésain) venant d’Evendorff.
- 1748 : bénédiction de la chapelle entièrement restaurée d’Obernaumen : les patrons : St Nicolas, St Eloi, St Bertrand.
- En 1754 : Evendorff remaniée reçoit St Ulrich (Udalric) comme patron et le fête le lundi de Pentecôte.
1755 : l’église de Kirchnaumen, entièrement restaurée reçoit son superbe Maître-autel par Nicolas Greff d’Altwies dans le plus pur style baroque. Il a donc aujourd’hui plus de 250 ans.
- En 1760 : une visite canonique fait honneur à l’abbé Nicolas Simminger (15ème curé de Naumen), le grand restaurateur matériel et spirituel de la paroisse : on’y comptera pas moins d’un évêque, 2 Pères Abbés, 2 Pères Prieurs et 63 ecclésiastiques. Malheureusement la misère pousse 79 paroissiens à émigrer vers le Banat et le Batschka en 1764.
- En 1791 : Halstroff-Grindorff et Bizing vont former une paroisse autonome, de même pour Montenach, Kaltweiler et Sulzen en 1804.
En 1841, l’église prend ses dimensions actuelles. Le vieux clocher de 408 ans est abattu, puis remplacé… il sera détruit des suites de la seconde guerre mondiale.
Nous pourrions nous attarder sur le côté matériel ou statistique : l’orgue, les 4 cloches, sans compter celles qui ne sont pas répertoriées… les curés d’origine de Naumen… mais beaucoup de choses sont affichées dans notre clocher.
Toute paroisse qui se respecte avait son pèlerinage : Rustroff, Malling, Halstroff et surtout Flastroff pour les maladies des chevaux ; Koenigsmacker pour les rhumatismes ; à Haute-Kontz on invoquait St Médard pour les maladies des cochons ; à Lemestroff St Erasme pour les maux de tête et de ventre ; à Kitzing, Ste Appoline pour les maux de dents ; à Zeurange, St Gall pour les maladies des vaches ; mais à Kirschnaumen le pèlerinage est plus poétique, puisque le 3 mai, invention de la Ste Croix, on se rendait à Evendorff pour les « chagrins intimes ».
Saint Alban Patron de la paroisse
Alban quitte la Sicile pour arriver avec deux compagnons à Milan en 390.
Les 3 « apôtres » remontent la voie romaine par Lyon, Metz Trèves en passant très probablement par l’antique Numagen (Kirschnaumen). Ils prêchent l’évangile à Mayence sur le Rhin, mais la ville est entièrement détruite fin 406 par les Barbares, (en fait les Huns). Les premiers chrétiens qui avaient trouvé refuge dans leur église furent décapités avec leur diacre Alban.
Son corps fut amené sur le mont dédié au Dieu Mars, qui prit plus tard le nom de « Mont des Martyrs », puis « Mont St Alban ». Charlemagne fit ériger une superbe Basilique à l’endroit où fut inhumé le Saint.
Alban est aussi le patron du diocèse de Namur sous le nom de Saint Aubin, où des reliques furent transférées le 22 octobre 1055, jour de la St Wendelin, ce qui fait que les deux saints n’ont jamais été dissociés dans notre paroisse, depuis 1231. (1ère date connue et sûre).
Depuis cette époque, la fête patronale est le 22 octobre et non le 22 juin qui est pourtant le jour de la fête de St Alban.
Source: Bulletin N° 5 / Noël 2005 de la communauté de paroisses St Gall du plateau de Sierck
Chapelle d’Obernaumen
La chapelle Saint-Nicolas, à Obernaumen a été fondée en 1235, elle aussi par les bénédictins de l’abbaye de Bouzonville. Egalement détruite elle sera reconstruite en 1766 puis finalement restaurée par les habitants en 1839.
Source Wikipedia
Chapelle d’Évendorff
La chapelle Saint-Ulrich, à Évendorff fut construite en 1754 puis restaurée en 1779. Elle abrite des statuettes en bois datant du 18e siècle.
Source Wikipedia