LAUMESFELD
Chronique d’une paroisse en
Lorraine-Est au XVII siècle.
Chronique d’une paroisse en Lorraine-Est au XVIIéme siècle.
La paroisse de Laumesfeld (à 11 km au nord de Bouzonville /57) dont une première mention de lieu est notée au XIIe siècle sous le nom de Lummersveld dans les archives de l’archevêché de Trêves, a perdu sa tranquillité après la création des villages voisins de Calembourg, La Croix (1583), Saint-Francois-la-Croix (1624).
Ce fut Charles III, duc de Lorraine qui fut le fondateur de La Croix en 1583 et son successeur Henry II qui promulga la charte de fondation de Saint-François-la-Croix le 4 mars 1624.
Les colons fondateurs, tous laboureurs ou manœuvres s’établissaient dans la forêt des 4 seigneurs, à savoir : le duc de Lorraine, l’abbé de Villers-Brettnach, les barons de Hohensachs et Meternich. Le duc de Lorraine maintenait le droit de haute et moyenne justice. Ces colons venaient en grande majorité de Dun-sur-Meuse, Mouzon et Beaulmont-en-Argonne.
Ces nouveaux villages étaient rattachés à la paroisse existante de Laumesfeld dont les habitants parlaient depuis plus de dix siècles le langage de Clovis, roi des Francs : le francique.
Vers 1610, le curé de la paroisse, le « vénérable Sieur Benoist Bardin » tenait le sermon en langue française. Cela à la satisfaction des paroissiens des nouveaux villages. Quant à ceux de Laumesfeld, ils n’en comprenaient pas un mot. Plusieurs interventions à ce sujet ont certainement été infructueuses puisqu’à la date du 24. XII.1611 fut notifiée une lettre de protestation à l’encontre de leur curé. Cette requête écrite par le notaire Lemmestrof de Sierck devait être remise par deux délégués de la paroisse de Laumesfeld à l’archevêché de Trèves :
« Ce jourd’hui le 24 décembre 1611 ont comparu devant moi les notables Nicolas Schutz, maire actuel, Georges Schutz, Blaise Theis, Veuve Anne Clemens, Klein Mathieu-Suntgen, Guillaume Specht, Kirschans Mathieu, Jean Weber, Schutz Jean (Hanffen François, malade) tous de Hargaten, de même leurs voisins et habitants du village de Laumesfeld, les dénommés Thiel journalier, Jacques Koob, Ménagère Catherine, son mari étant tombé de l’arbre, Pierre Mathis, Nicolas Wagner, Pierre Moeller, Nicolas Heinings, Marguerite épouse de Breustroffer Maurice, au nom de son époux, Pierre Sohman, Gross Nicolas-Laurent, Mathieu Wagner Zenner, tous de Laumesfeld ont demandé à l’autorité ecclésiastique un curé et directeur de conscience allemand et se sont entretenu à ce sujet avec l’autorité en nomment Georges Schutz et Henry Mathis pour intervenir en leurs noms à Trèves contre le curé français actuel. »
La ville de Trèves est distante de 50 km environ de Laumesfeld, et on ne sait pas combien de déplacements les deux délégués ont effectué jusqu’à l’aboutissement de l’enquête ordonnée par l’évêché. Le 12 août 1613 le notaire de Sierck établit un accord avec le texte ci-dessous :
« Ont comparu devant moi (notaire de Sierck) le vénérable abbé Benoist Bardin curé à Laumesfeld d’un côté, et Georges Schutz de Hargaten et Henry Mathis de Laumesfeld pour eux et au nom des deux communes de Laumesfeld et Hargaten lesquelles ils représentent.
Ils avaient dénoncé (le 1er nommé) l’abbé, et fait savoir publiquement, qu’ils étaient il y a peu, intervenus contre le 1er nommé ; les deux communes dans une requête auprès de l’autorité et tribunal ecclésiastique de Trèves concernant le prêche non tenu en allemand. Il sera procédé que le 1er nommé prêche de 15 jours en 15 jours en allemand et il est condamné à tous les frais et réprimandes : 77 francs valeur Lorrain six ½ écu en argent + 5 francs quatre ½ cours du pays avec le fait d’être absout de l’excommunication… (suite concernant le règlement financier de l’abbé).
Témoins : Adam Reuter, curé de Sierck – Joddocus Fix de Trèves.
C’est ainsi que la jurisprudence de l’archevêché de Trêves a rendu un verdict équitable à la satisfaction des deux communautés de langues différentes d’un même Duché de Lorraine. Reste qu’environ 4 siècles plus tard, leur arrières-petits-enfants découvrent qu’ils ont à résoudre les mêmes problèmes dans notre nouvelle Europe à plusieurs langues.
Eugène MAYER
Chapelle de la Trinité de Calembourg
Les guerres et les épidémies ont progressivement appauvri et décimé les campagnes et les hameaux de la région. Tant et si bien qu’à la fin du 16ème siècle, le duc de Lorraine Charles III entreprit de remettre en valeur ses terres en y faisant venir des agriculteurs originaires des autres régions françaises voisines : l’Artois, la Picardie, le Barrois…
En 1573 furent reconstruites une dizaine de fermes à l’emplacement que le village de Calembourg occupe de nos jours. Le repeuplement de la région se fit progressivement jusqu’à la Guerre de Trente ans en 1618.
En 1661, le 28 février, quand Calembourg fut cédé à la France par le traité de Vincennes conclu entre le roi Louis XIV et le duc de Lorraine Charles IV, il existait, une chapelle dédiée à la Sainte Trinité.
Le 6 septembre 2006, on a célébré dignement la bénédiction de cette chapelle rénovée.
L’abbé Nicolas DICOP
Chapelle Saint Jean-Baptiste d’Hargarten
Chapelle Ste Apolline de Lacroix
Cette chapelle n’est pas ouverte au culte