Eglise St Hubert de Waldweistroff

                                                 Histoire et Anecdote

 

Eglise de Waldweistroff

Eglise St Hubert

Comme pour beaucoup de villages, l’église de Waldweistroff était une annexe de la paroisse mère de Neunkirchen avant la Révolution; elle obtient un vicaire résident seulement en l’an 1783. Après sa visite, l’évêque de Trêves Monseigneur d’Herban fait ériger ledit vicariat en paroisse, à cause de l’éloignement (une lieue, environ 4km) de l’église mère de Neunkirchen.

Pendant la révolution, l’église a été dépouillée de tous ses ornements. Il ne restait qu’un grand autel ruineux et peu décent et les quatre murs.

En 1803, François Bettinger, ancien curé de Laumesfeld est nommé curé desservant de Waldweistroff. N’ayant pas de presbytère, le curé est logé chez l’habitant jusqu’à l’automne puis dans une vieille chaumière ruineuse pendant sept années. Ce n’est que le 29 août 1809, que la commune achète une maison et ses dépendances pour y loger le desservant de la commune.

1818 Le cimetière est trop petit et la clôture de pierres sèches est très dégradée: les bestiaux y pénètrent, il faut l’agrandir. Les escaliers (degrés) pour y accéder sont en bois. Le 7 juillet 1819 Gaspard Jean André Jauffret évêque de Metz autorise l’abbé Bettinger à bénir une partie du cimetière.
Juin 1819: la municipalité achète une seconde cloche pour l’église qui est déjà dédiée à Saint Hubert.
En 1832, la poutre traversière de la toiture est pourrie sur deux points et  si elle n’est pas remplacée, la moitié du toit sera exposée à seffondrer. Cette église n’est également plus assez vaste pour contenir la population de cette commune qui compte à peu près 1000 âmes.
Une ordonnance royale du 6 avril 1840 autorise la commune à vendre en deux années la coupe de réserve de ses bois et une seconde coupe de 19ha. Ainsi la commune aura les ressources nécessaires pour réaliser ses projets : la construction d’une église et l’agrandissement du cimetière.
Le 1er avril 1841, une pièce de jardin d’une superficie d’un are quarante huit est achetée pour l’agrandissement de la nouvelle église

La pose de la première pierre a lieu le 20 juin 1842. L’architecte chargé des travaux est M. Laydecker et l’entrepreneur est le sieur Hoffmann. La dépense totale de la reconstruction de cette église s’est élevée à la somme de 40646,32 F.

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Le 5 août de l’an 1843, (soit 14 mois plus tard) Monseigneur Dupont des Loges, évêque de Metz bénit cette nouvelle église, également placée sous la protection de Saint Hubert. L’église ayant été construite très rapidement, dés 1845 de nombreuses malfaçons sont signalées (le beffroi des cloches est défectueux et hors service …) Un décret impérial du 13 décembre 1855 ordonne l’exécution des réparations.

Le 7 septembre 1867,  bénédiction de deux nouvelles cloches. Le conseil municipal avait trouvé à juste titre que les deux cloches en possession de la paroisse étaient trop petites pour l’étendue du village et pour la grandeur et la beauté de l’église. Se trouvant pour lors en possession de ressources suffisantes, le conseil résolut de doter l’église d’une sonnerie digne d’elle. La première a pour nom Marie-Joseph, et la seconde Vendelin—Sébastien du nom de ses deux patrons secondaires de la commune.
Il est à noter que Waldweistrofl est une des rares paroisses à avoir des patrons secondaires. Vers 1906, ce sont les quatorze Saints Auxiliaires qui sont vénérés le jeudi avant l’Ascension et qui sont représentés sur les vitraux et les statues qui ornent l’église.

Petite histoire : Après la grand’messe, le paysan va prendre l’apéro au café du village. Après quelques petits coups bien arrosés, il a du mal à enfourcher sa monture. Après plusieurs essais infructueux, il demande de l’aide aux saints auxiliaires. Et, sans problème il enfourche sa monture et… retombe de l’autre côté. Furieux il harangue les saints et leur dit : « Je vous avais demandé de me pousser, mais ce n’était pas la peine de le faire tous les quatorze ensemble »

Le 3 décembre 1893, le conseil de fabrique décide d’acheter un orgue à 18 registres chez Dalstein Hoerpfer à Boulay pour la somme de 8000 marks. Il déicide également la construction d’une tribune pour environ 1000 marks.

1906 Lors d’un orage, à 7 heures du matin, le clocher brûle complètement et par chance tombe devant le bâtiment et non dans l’église. Les cloches ont éclaté et l’horloge a été écrasée. L’achat de nouvelles cloches s’impose, le conseil municipal et le conseil de fabrique s’unissent pour financer cet achat. Le dimanche 7 juillet 1907, les trois nouvelles cloches sont bénites. Elles portant les noms de Hubert pour la grosse cloche, Anna pour la seconde et Jean-Marie pour la troisième.

En 1911, pour établir un bon ordre dans l’église paroissiale, le président du conseil de fabrique demande la mise en place d’un Suisse. Celui—ci avait arrêté son service pendant l’investiture de l’abbé Gaspard et avait décidé à reprendre sa place. La même année une seconde porte tambour sera installée pour que l’église soit moins froide en hiver.

Le 11 septembre 1917, les deux petites cloches sont démontées sur ordre du Kaiser et grâce à la générosité des paroissiens le 16 décembre 1920 deux nouvelles cloches sont bénites. Elles n’ont pas l’occasion d’appeler pendant très longtemps les fidèles aux offices religieux, car le 15 février 1944 comme de nombreuses consœurs de la région, les deux plus grosses d’entre elles sont réquisitionnées. Le dimanche précédent, les paroissiens étaient venus nombreux entendre le chant de départ des cloches. Pendant la guerre, l’église eut également à souffrir d’autres dégâts, un poste d’observation allemand ayant été établi dans le clocher de l’église.

Le 19 septembre 1952, deux nouvelles cloches seront commandées à la fonderie Paccard et fils d’Annecy le Vieux, avec les mêmes caractéristiques que les anciennes (poids et ton) et c’est ainsi que le 15 février 1953 les deux nouvelles cloches furent solennellement bénites la première en l’honneur de Saint Pierre et saint Hubert et la seconde en l’honneur de Saint Joseph et de Saint Sébastien. Tous les jeunes gens du village furent leurs parrains et toutes les jeunes filles leurs marraines.

Saint Hubert: Histoire et Légende

Saint Hubert est né aux environs de 656 à Toulouse. Il est le fils du duc d’Aquitaine et arrière-petit-fils de Clovis. Il quitte son pays et vient séjourner dans les Ardennes, chez son parent, Pépin d’Herstal, un puissant seigneur maire du palais d’Austrasie. En 682, il épouse Floribanne, la fille de Dagobert dont il a un fils Floribert qui deviendra plus tard également évêque de Liège. Saint Hubert mène une belle vie. La majeure partie de son temps était employée en d’interminables parties de chasse.

Un jour d’hiver, Hubert part à cheval pour la chasse, dans la forêt. Il rencontre un cerf dix—cors, entièrement blanc, d‘une taille extraordinaire, qui l’entraîne dans les profondeurs de la forêt. Après une course interminable, le cerf s’arrête soudain. Dans une vision de lumière, Hubert voit, entre les bois du cerf, une croix et il entend une voix qui lui demande de se convertir et de faire pénitence. (La peinture dans le chœur de l’église représente la rencontre de Saint Hubert et du cerf. Elle est l’oeuvre de peintres russes 1934). À la mort de sa femme, Hubert met en pratique ce que la voix lui avait demandé. Il confie son fils et son patrimoine à son frère, et se rend auprès de Lambert, son évêque, qui le reçoit avec joie. Il implore sa protection l’assurant qu‘il voulait consacrer à Dieu le reste de sa vie. L’évêque lui donne sa bénédiction et le met sur la voie vertueuse et difficile du salut. Évangélisant, il sillonne son immense diocèse tantôt à cheval, tantôt en barque sur la Meuse ou un de ses affluents. Lors d’une de ses sorties en barque, un serviteur assène malencontreusement un coup de maillet sur la main de Hubert lui broyant les doigts. Il souffre d’une douleur lancinante et terrible que rien ne peut soulager, et il se sent rapidement dépérir. C‘est alors qu‘un ange lui apparaît en songe pour lui annoncer sa mort. Hubert, aussitôt, fait choix du lieu de sa sépulture, dans l’église qu’il avait fait construire, à Liège. Et ainsi que prévu Hubert meurt le vendredi 30 mai 727 à l’âge de 71 ans. Son corps est porté aux Saints-Apôtres de Liège où, seize ans après sa mort il est retrouvé intact.

Un jour, le troisième du mois de novembre, longtemps après la mort de Saint Hubert, deux seigneurs ardennais chassaient dans la partie de la forêt voisine de Andage. Bien qu’ils aient battu et rebattu la forêt, ils ne trouvaient trace d’aucun gibier. Consternés et dépités, ils se souvinrent tout à coup qu’ils étaient sur les lieux préférés de Saint Hubert, lorsqu’il chassait. Ils firent donc le voeu d’offrir au Saint le premier animal qu’ils tueraient. Immédiatement leurs chiens lancèrent un sanglier énorme, qui entraîna meute et chasseurs jusque sous les murs même du monastère de saint Hubert. Là, le sanglier s’arrêta, sans tenir tête, comme s’il s’offrait volontairement aux coups des chasseurs, qui en effet, ne le manquèrent pas. Dans la grande joie de voir une telle pièce abattue, ils oublièrent la promesse qu‘ils avaient faite, et emportèrent le sanglier. Celui-ci, aussitôt, se dressa, bondit, passa entre les chiens et disparut aux yeux des chasseurs que remplirent l’épouvante et le remords. Et, depuis cette époque, le trois novembre est réservé a la fête de Saint-Hubert.

Une coutume qui n’existe plus aujourd’hui: Le 3 novembre, jour de la fête de Saint Hubert, les habitants du village déposaient au pied de l’autel,  du blé, de l’orge et de l’avoine ainsi que du sel et du pain. Pendant la messe le prêtre bénissait ces offrandes et demandait au Saint d’accorder sa bénédiction et sa protection à toute la communauté, hommes et bêtes, (afin que chaque famille soit préservée contre la rage). Les céréales étaient ensuite mélangées à la nourriture du bétail mais également aux semences. Le pain était partagé pendant le repas entre les membres de la famille, et une petite partie était distribuée aux bêtes et le sel servait à préparer les repas.

Curés et Religieux Natifs de Waldweistroff

Le Chanoine Jean-Baptiste PERQUIN né à Waldweistroff le 3 avril 1871
Ordonné prêtre en 1898 à Metz
1898 à 1902 : Vicaire à Saint Maximin à Metz ;1902 /1909 : curé à Narbéfontaine ;
1909 /1912 : curé à Folschwiller ; 1912 /1915 : curé à Saint Maximin à Metz
En 1936 il est nommé chanoine honoraire et en 1937 définiteur du canton de Sainte Ségolène. Il est décédé à Metz le 21 août 1945 et selon sa volonté il est inhumé au cimetière de Waldweistroff. Il a été présent à de nombreuses manifestations qui ont eu lieu dans le village comme l’attestent d’anciens articles de journaux qui en parlent comme de «l’enfant du village » (1920 bénédiction des cloches, 1935 concélébration de la messe du jubilé de l’abbé André, 1935 bénédiction de la grotte)

Abbé Joseph WAGNER : né à Waldweistroff le 30 mai 1895
Ordonné prêtre le 19 juillet 1925 à Metz
1925-1926 : Vicaire de Freyming-Merlebach ; 1927/1928 : curé à Stiring-Wendel
1928/1934 : curé à Kirsch les Sierck ; 1934 ; curé à Guinkirchen
Administrateur de la paroisse de Roupeldange, durant la guerre 40/45, il prend sa retraite en 1959 et reste à Guinkirchen où il continue à rendre service. Il décède le 20 novembre 1974 et est inhumé à Guinkirchen

Abbé Marcel Théophile Jean LUXEMBOURGER ; né à Waldweistroff le 5 juillet 1895
Ordonné prêtre le 13 juillet 1924 à Metz
1924/1934 : vicaire à Saint Eucaire à Metz ; 1932/1940 : curé d’Illange
De janvier à août 1940 aumônier militaire au 146 Rif ; 1940/1949 : vicaire à Notre-Dame de
Grâces à Paris ; 1952/1962 ; curé de Luppy, Lidrezing et Zaberlling
Il est décédé à Boulay le 13 juillet 1962et selon sa volonté, il est inhumé au cimetière de Waldweistroff
L’abbé Luxembourger consacra une bonne partie de sa vie à l’armée (1940/1952) comme aumônier et y termina sa carrière avec le grade de capitaine. En 1944, il sera rattaché au ministère de la guerre et participa à la libération du pays en suivant Patton. En 1952, il regagne le diocèse de Metz sur ordre de Mgr. Heintz et prend en charge 3 villages du secteur de Mohrange

Père Roland Jacques ; né le 4 août à la gare de Waldweistroff (Hargarten étant rattaché à Waldweistroff durant l’occupation)
En 1960 il entre au séminaire des missionnaires Oblats de Marie Immaculée (O.M.I) à Pontmain (Mayenne). Il prononce ses voeux en 1963. Après son service militaire à Haguenau, il rejoint Rome en plein concile Vatican II et y prononce ses vœux perpétuels en 1968. Il poursuit ses études jusqu’à son ordination sacerdotale par Mgr Gilbert Duchêne à Augny le 24 septembre 1972.
Le 8 octobre 1972, il célèbre sa première messe dans l’église où il fut baptisé, assisté du prêtre qu’il a connu dans son enfance, l’abbé Muller.
Vicaire à Colmar jusqu’en 1978, il est aumônier des Portugais pour le diocèse de Strasbourg puis de Créteil 1974/1994. Homme d’études, il obtient plusieurs licences, D.E.A et thèses… Ses pas le mèneront ensuite au Viêt-Nam, Etats-Unis, Cameroun et Ottawa au Canada où, en 2003 il devient Doyen de la Faculté de droit canonique. Il y réside actuellement Il est également l’auteur de plusieurs ouvrages…

Une exposition sur la vie des ces religieux a eu lieu lors du repas organisé pour la fête patronale du village. Le panneau se trouve actuellement à l’église de Waldweistroff où il peut être vu après chaque office.

source : bulletin N° 4 / Noël 2004 de la communauté de paroisses Saint Gall du plateau de sierck